La "Belle inutile..."
La Citadelle à été construite sur les plans de Vauban entre 1668 et 1672 sur l'ordre de Louis XIV. Son rôle initial : Protéger la ville contre des invasions ennemies (Pays Bas Espagnols plus particulièrement) mais sa position fort peu stratégique lui valût rapidement le surnom de "Belle inutile". Elle faisait cependant partie du "pré carré", double ligne de villes fortifiées destinée à protéger le royaume. Vauban aura utilisé plusieurs techniques pour cette réalisation : Des fortifications ainsi que l'utilisation de l'eau servant à améliorer le système défensif.

La Citadelle et ses douves (photos René Lagache)
Le Crinchon aura donc fortement participé à l'élaboration de la Citadelle en permettant d'inonder ses fossés et de servir de source d'eau pour abreuver les chevaux de l'armée. C'est d'ailleurs cette position proche du Crinchon et du ruisseau Saint-Fiacre qui motivât le choix de l'emplacement de la Citadelle entre les portes d'Amiens et de Hagerue.

Une carte IGN d'époque représentant les fortifications.

Arras n'aura connu aucune attaque après la construction de l'infrastructure.
La Chapelle Saint Louis
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La Citadelle possède en son sein la plus ancienne chapelle de la cité : La chapelle Saint Louis qui date du XVIIè siècle. Construit en 1673 de brique et de pierre, cet édifice sera restauré sous Napoléon III en 1866-1867.
Marquée par le style corinthien et ses célèbres colonnes cannelées, la bâtisee dispose d'une niche au dessus de son portail dans laquelle se trouvait jadis la statue de Saint Louis. Des médaillons à l'effigie de Louis XIV et de Napoléon III sont également présents.
Classée monument historique en 1920, la chapelle Saint Louis aura parfois dû se soustraire à ses obligations religieuses en servant à l'armée (dépôt d'armes, magasin, etc...). Elles est aujourd'hui un mémorial en souvenir des morts du Génie. |
Le Mur des Fusillés
Autre lieu désormais important de la citadelle d'Arras : Le mur des fusillés. Commémorant la guerre 1939-1945, il regroupe 218 plaques portant le nom des victimes. En son entrée, une plaque rappelle : «In Memoriam. 218 patriotes de toutes origines ont été fusillés de 1941 à 1944 dans les fossés de la Citadelle d’Arras. Vous qui venez en ce lieux, gardez en vos mémoires le souvenir de leur martyre".
Entre Août 1941 et Juillet 1944, c'est en effet 218 patriotes qui seront tombés sous les balles Allemandes dans les fossés de la citadelle. Français en majorité, les fusillés étaient aussi de nationalité Polonaise, Belge, Portugaise, Italienne, Soviétique, Yougoslave, Tchéque ou encore Hongroise et d'âges allant de 16 à 69 ans.
Vauban
Comme beaucoup d'hommes de son temps, Vauban a eu l'habitude de consigner ses actions et ses projets par écrit : Le Traité de l'attaque des places et Le Traité de défense des places , publiés l'un et l'autre en 1706, sont passés rapidement à la postérité. En complément à cette œuvre sur le terrain, Vauban poursuit l'initiative de Louvois* et fait exécuter les plans en relief des places qu'il construit ou restructure. Ces maquettes, réalisées à l'échelle d'un pied pour cent toises correspondant dans le système métrique au 600 e , reproduisent avec soin une place et les travaux prévus. Elles sont ensuite fabriquées sur place par les ingénieurs militaires chargés des travaux de fortification. Une fois achevées, elles sont transportées au Louvre où, propriété personnelle du roi, elles sont gardées aussi jalousement que des secrets militaires. Il reste une trentaine de maquettes fabriquées du vivant de Vauban sur les cent deux encore conservées. Cet ensemble, qui présente un intérêt historique et urbanistique exceptionnel, forme une collection publique appartenant à l'État, partagée depuis 1986 entre Paris (hôtel des Invalides, musée des Plans-Reliefs) et Lille (musée des Beaux-Arts). |
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Aujoud'hui la Citadelle continue à abriter l'armée et ouvre ses portes pour accueillir les visiteurs au mois de Juin !
* Louvois est le ministre de la guerre de Louis XIV